Archives par mot-clé : chasse

Emmanuel Macron trahit la biodiversité

Nous sommes consternés, nous, les défenseurs de la biodiversité. Comment un homme politique occupant les plus hautes fonctions peut d’une part annoncer en grande pompe avec des trémolos dans la voix que la protection de la biodiversité doit être une priorité absolue et quelques jours plus tard, acter contre la biodiversité en plébiscitant un massacre d’oiseaux menacés, et cela de la manière la plus cruelle – pièges étrangleurs notamment ! De plus, le président Macron bafoue une décision très récente du Conseil d’État interdisant certaines chasses traditionnelles comme la chasse à la glu. Dégoût et mépris pour cet homme sans foi ni loi, sans morale. Je vous invite à lire les articles d’Allain Bougrain-Dubourg paru dans Charlie Hebdo et celui de Théo Tzelepoglou dans Reporterre.

☞ Emmanuel Macron trahit la biodiversité par Allain Bougrain-Dubourg, Charlie Hebdo, 16 septembre 2021
☞ Macron s’attaque de nouveau aux oiseaux menacés par Théo Tzelepoglou, Reporterre, 17 septembre 2021

Chasse et grippe aviaire : le business avant les risques sanitaires

Les chasseurs ne pensent qu’à chasser et ne supportent aucune entrave à leur liberté de tuer même des «cocottes » élevées et lâchées juste avant d’être tirées pour cause de grippe aviaire. Oui, mais voilà, ça rapporte, et pas seulement de l’argent, mais aussi des chasseurs ! Peu leur importe que ce gibier d’élevage ne soit même pas capable de s’enfuir. Les adeptes des «.chasses à la cocotte » paient pour tuer, et ils veulent du gibier, beaucoup de gibier. Quatre cent cinquante établissements inscrits au registre du commerce proposent ainsi des prestations de services cynégétiques sous forme d’actes de chasse réalisés en contrepartie d’une rémunération. Ils achèteraient 55 % du petit gibier aux quelque neuf cents à mille éleveurs de gibier, ou cynégéculteurs, qui produisent chaque année environ dix-huit millions de faisans, cinq millions de perdrix et un million de canards colverts.

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lire ma tribune parue sur Reporterre

Mourir à vingt-cinq ans, tué par un chasseur

Aujourd’hui Libération publie une tribune écrite par Léa Jaillard, une amie de Morgan Keane tué par un chasseur le 3 décembre alors qu’il faisait du bois devant chez lui,  « parce que le vide juridique qui entoure l’activité de la chasse permet que ce genre d’accidents arrivent et ne soient considérés que comme des accidents. » C’est un texte de colère certes, mais sans haine, très beau, très juste, en accès libre.

« On aimerait pouvoir se battre avec tes armes, Morgan, écrit Léa Jaillard. Ta douceur, ton indulgence, ta bienveillance, ton amour. Mais ils ne parlent pas ton langage. Ils nous parlent de tradition, de régulation, de ruralité, d’accident, de nécessité, de propriété, de 4×4, de gros calibres, de statistiques. Des mots qui ne veulent rien dire, mais qu’ils pensent irréfutables, parce qu’ils ressemblent à ceux qu’utilisent nos gouvernants ; un langage froid, sans visage, le langage de la brutalité, du profit, des intérêts, de l’indifférence. » C’est si vrai !

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Quand le président Macron parle de la chasse

Plusieurs millions de chasseurs en France, diable !!! « Il y a cinq millions de chasseurs, qu’est ce que je dis cinq millions, il y en a même plus dans la pratique, plusieurs millions de chasseurs dans notre pays ». Est-ce à dire que dans la pratique, il y aurait de nombreux chasseurs qui chasseraient sans permis avec la bénédiction de l’État ?  Pour la saison 2019-2020, la France comptait 1 023 000 chasseurs ayant validé leur permis. Comme le nombre de chasseurs décroît régulièrement, il est peu probable que leur nombre se soit multiplié par 5 en une saison !

Lors de cet interview en direct d’Emmanuel Macron accordée au média Brut le 4 décembre, d’autres propos témoignent de sa méconnaissance du sujet. A deux jours du décès de Morgan Keane, le jeune homme de 25 ans tué le 2 décembre devant sa maison par un chasseur lors d’une battue aux sangliers, ce soutien sans faille aux chasseurs est particulièrement choquant. Mais, comme chacun sait, la chasse est un loisir pas du tout dangereux  et les chasseurs sont les grands sauveurs de la biodiversité et de la ruralité. Merci monsieur le Président, on note.

☞ À lire : le compte-rendu de l’Aspas sur les propos d’Emmanuel Macron sur la chasse et les chasseurs lors de son intervention  sur Brut (à partir de 1h53 environ).
☞ À lire aussi l’analyse de Reporterre : Emmanuel Macron se présente sans rire comme un champion de l’écologie

Mobilisez vous pour les «nuisibles »


En devenant éleveur et agriculteur, il y plus de 10 000 ans, l’homme a dû protéger ses bêtes et ses cultures des prédateurs. De son point de vue d’humain, les animaux sauvages sont devenus des concurrents à éliminer. Hélas rien a changé, malgré l’évolution des connaissances scientifiques qui en montre l’aberration, la séparation du vivant entre « utiles » et « nuisibles » perdure que ce soit du point de vue faune ou botanique.

Tous les trois ans, la commission départementale pour la chasse et la faune sauvage (CDCFS) établit la liste des « nuisibles » ou plus exactement des « animaux susceptibles de faire des dégâts » selon les nouveaux termes de la loi qui est ensuite validée par le ministère de l’écologie puis l’arrêté est publié ☞ voir le projet d’arrêté. Entre les deux, une consultation publique qui est en ce moment. Si vous aimez la faune sauvage, si vous êtes inquiet face à l’effondrement de la biodiversité, si, comme moi, vous pensez que cette liste noire est d’un autre âge et indigne, exprimez vous avant le 27 juin. Vous éviterez le massacre inutile de près de 2 millions d’animaux d’ici juin 2022. Vous trouverez comment participer sur le site de l’Aspas ☞ ici avec des exemples pour argumenter votre réponse ou directement sur le site du ministère ☞ ici.

Pour mieux comprendre l’enjeu de cette consultation, je vous invite également à lire ci-dessous mon article intitulé Vous avez dit nuisible ?  paru dans le Traîne-Buisson, le journal de Nature 18, association pour la protection de la nature et de l’environnement du Cher ☞ lire la suite